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Azul y Verde
27 novembre 2010

Au nom du fils

787_g_a5583Un père, un fils, une ile, une cabane isolée, une aventure à deux, un lien à créer, une enfance à soigner...il y a tant de choses en suspens dès les premières pages de "Sukkwan island". On suppose très vite que l'enjeu de cette relation père-fils est de taille. Une relation abimée par la maladresse, l'absence et la négligence du père. Mais l'espoir de nouer des liens, de se connaître enfin n'est peut être pas vain ?
Le décors de cette quête : une ile "Sukkwan island" en Alaska. Ils y arrivent en été, le climat est doux, la nature florissante.... mais très vite l'ambiance se fait glaciale, hostile, pernicieuse.
Est ce pour construire un lien vierge de toute histoire, au coeur d'une nature intacte, pour mettre toutes les chances de leurs côtés, pour vivre l'essentiel et rien d'autre que Jim, le père, choisit de s'y installer  pour un an en compagnie de son fils, Roy ? Pourtant Jim se révèle vite être un "faux" père, plus inquiétant que rassurant et la maturité de Roy ne suffira pas à les faire grandir tous les deux !

« Roy leva les yeux. Son père était penché en avant, les bras sur les genoux, la tête baissée. Il se frottait le front. Il demeura ainsi longtemps. Roy ne trouvait rien à dire, alors il ne disait rien. (...) Il commençait à se demander si son père n’avait pas échoué à trouver une meilleure façon de vivre. Si tout cela n’était pas qu’un plan de secours et si Roy, lui aussi, ne faisait pas partie d’un immense désespoir qui collait à son père partout où il allait. »

A l'image de la fosse, jamais assez profonde, qu'ils creusent dès leur arrivée sur l'ile afin de stocker des provisions, leur la_route_cormac_mccarthy_080722061948aventure devient de plus en plus sombre et boueuse, jusqu'à disparaitre totalement des écrans radar.

Arrivée aux termes de cette éprouvante lecture, j'ai repensé au roman de Mc Carthy " la route". Dans les 2 cas j'ai touché à l'essence même du mot cauchemar...mais si dans "Sunkkwan island" le fils se perd dans un monde pourtant hospitalier à cause d'un père destructeur, dans "la route" c'est au contraire la présence du père bienfaiteur qui sauve le fils d'un monde effroyable.

Dans "Sukkwan island" le fils fait preuve d'un courage....comment dire....intolérable, pour sauver son père, mais celui ci en vaut il seulement la peine ?

"Sukkwan island" de David Vann. Editions Gallmeister.
"La route" de Cormac Mc Carthy.
Editions de l'Olivier.

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