Go ahead !
Vu
hier soir « This is England » de Shane Meadows. Histoire d’un gamin de
12 ans un peu à l’abandon malgré la présence d’une mère attentionnée,
mais cela suffit-il ? Notre petit rebelle est en manque de père, père
militaire qu’il a perdu pendant la guerre des Malouines et qui depuis
trône dans un cadre sur sa table de chevet tout de sévérité et de
militarisme vêtu. Shaun «nous fait la classique » : il se bat à
l’école, traîne désœuvré dans les rues de sa banlieue, et puis… il
rencontre une joyeuse bande de gentils skinheads (plus inspiré par la
musique reggae que par les barres de fer). Shaun en devient la
mascotte. Les éclats de rires du gamin sont inoubliables ! Le voilà
rassuré et protégé par l’adhésion à cette bande et à un style :
cheveux ras, Doc-Martens, et bretelles de rigueur.
Mais la bonne
ambiance se voit violemment interrompue par l’arrivée de Combo,
fraîchement sorti de prison et terriblement abîmé par une misère
sociale sans ambages. Point de départ d’une tension qui va croissant
jusqu’au drame final !
Thomas Turgoose (Shaun) est remarquable, il passe du rire aux larmes, de la colère à la tendresse avec un talent fou. Avec «sa gueule » à part, il porte le film et le fait redoublé d’humanité. Le regard final qu’il adresse à la caméra est plus percutant que n’importe quel discours qui voudrait expliquer l’antagonisme de l’adolescence : cette rage aussi volontaire que désespérée.
Encore un film « so british » qui s’attaque de front aux problèmes
de société, aux dégâts engendrés par la misère. Passons les
réalisateurs les plus connus qui en ont fait leur style tels que Mike Leigh (je pense en particulier à "Secrets and lies" et "Vera Drake") et Ken Loach avec
son très percutant "It's a free world" sorti en 2007. Mais arrêtons
nous un moment sur « Fish Tank » de Andrea Arnold, et « Boy A » de John
Crowley. Deux films vus au cinema en 2009 et qui m'ont laissée comme un arrière goût de talent.
Réflexion faite, en la matière, la France est largement has been !